Découverte majeure du Festival des Trois Continents 2012. Un bijou humoristique qui aurait gagné à figurer en compétition tant il rallie hommes et femmes si l'on en juge par les applaudissements nourris lors de sa projection au Concorde. Quel talent à dû déployer Haifaa Al-Mansour pour trouver comment conter l'obscurantisme saoudien ! Sa petite Wadjda ressemble à toute fillette, à toute femme (tout individu) bloqué(e) parce que des règles nées des non dits, des usages, lui échappent. Egalement au menu le malaise de devoir faire avec un papa illimité, une maman rétrécie. Beaucoup de chaleur humaine. Des décors, des personnages dignes d'un conte des mille et une nuits mâtiné de modernité. Si les mâles sont en roue libre, l'exemplarité fait terriblement défaut du côté féminin dans cette plongée au coeur de Riyadh. Les belles enseignantes qui somment la retenue, maquillées, à visage découvert, ouaille !... Quant aux petites, il leur faut réciter le Coran pour exister dans une école où regarder une malheureuse photo est un crime, afin de correctement psalmodier (exercice nettement plus attachant quand c'est une voix délurée qui s'y colle). La communauté se gagne à force d'épreuves, même si l'avenir, sauf miracle, est l'époux courant d'air, l'épouse répandue en blablas et artifices. Etrange écho dans l'occident contemporain... Le vélo, jurant avec la faute d'être simplement "vue par des hommes" est l'oxygène du film avec ses rubans au vent, un cadeau aux jeunes générations des deux sexes ! Sortie officielle prévue en février 2013 en France.