Sabu Dastagir, fils de cornac et comédien principal, du "Voleur de Bagdad" campe parfaitement le prototype parfait d'un héros local pur et bondissant. Un joyeux compagnon d'aventures bon, généreux et loyal. La légende dit que lors d'un casting où il devait montrer son adresse à grimper sur un éléphant, celui-ci l'aida avec sa trompe à bien se positionner sur le sommet de son crâne, la production médusée l'engagea sur le champ.Sabu devint le porte parole d'une série de films exotiques des années trente et quarante, le positionnant bien souvent comme une pierre angulaire entre une malhonnêteté bien souvent locale et un "gentil" colon anglais plus ou moins dépassé par les us et coutumes d'un pays inconnu."Le voleur de Bagdad" est une prouesse pour l'époque, le climat est enchanteur, les effets spéciaux particulièrement réussis évadent le spectateur du spectre d'une guerre qui se profile.La réalisation soignée fournit une figuration fastueuse. Le thème est simple, manichéen, essentiel à un public non exigeant, amateur de couleurs chatoyantes et de méchants génies, avec en toile de fond une jolie princesse à éblouir.Les marchés aux fruits sont colorés, les costumes somptueux."Le voleur de Bagdad" régulièrement projeté à la télévision française, à l'époque en noir et blanc, émerveilla de nombreux adolescents imaginatifs, devant un tel contexte d'évasion.