Critique de
JIPI
Inutile de se morfondre en attendant désespérément quelques hypothétiques scènes de terreurs dans un climat soporifique à l'extrême. Comme bien souvent la vérité est ailleurs tissée entre les lignes d'un travail d'une lenteur éprouvante laissant notre épiderme constamment sur ses gardes reposer sagement malgré quelques tentatives clairsemées se voulant terrifiantes, mais n'atteignant jamais les hauteurs éthérées.L'essence de cet opus est sans aucun doute son énorme sensibilité.Le pays du soleil levant nous dévoile sa face cachée, son désespoir et sa solitude à l'intérieur d'un immeuble triste et sombre dont les couloirs et les plafonds sont inondés de larmes.Le site pleure son silence et son isolement sur ses murs et ses toits.L'enfant fantôme se sert de la terreur pour approcher ses semblables en dissimulant dans ses apparences floutées un manque profond.Le besoin impératif de se blottir dans les bras d'une mère de passage dont les sens s'éveillent devant tant de souffrance."Dark Water" est un film poignant sur le mal du siècle, l'abandon et l'indifférence faisant de ses principales victimes des ressources vivantes fragiles, isolées, livrées à elles-mêmes, dans un monde insensible managé par la procédure ou à des créatures de l'au-delà, condamnées à la panoplie terrorisante, paravent d'un état insoutenable, le manque d'affection.