Un défaut qui peut décourager tout de suite, mais c'est souvent la faille de Manoel de Oliveira : long, notamment les tirades théâtrales (qu'on peut abréger en dvd), baîllez donc un peu, mais ne décrochez pas car le texte déclamé, les ombres en coulisse, amènent une descente en flèche. A la réflexion, un ensemble assez grandiose que ce paradoxe entre le jeu de comédien sur la vie et la mort et un TRIPLE deuil "pour de vrai" d'un seul coup d'un seul... De quoi faire une apoplexie... Donc, après une demi-heure, c'est beaucoup mieux avec Piccoli s'efforçant de s'habituer, et tout cela sans un flash-back sur les disparus... Beaucoup aimé les petites scènes, grand-père et petit-fils téléguidant leurs bolides, solitaires à place préférée au café parisien, les chaussures neuves pour rester debout, avec l'insistance de la caméra sur le pied droit et sa chaussure flambant neuf puis, plus tard, ces vieilles pompes noires d'avant.. Autre aspect instructif de ce film : les coulisses du grand ou du petit écran, tous ces rôles ingrats à apprendre dare-dare, là aussi on est donc "aux pièces" (exigence du metteur en scène joué par Malkovitch, intervenant mécaniquement, au mot près) un rappel que le métier d'acteur comporte les mêmes écueils que le business !