C'est un réel plaisir de suivre des monstres sacrés comme Francis Blanche, Michel Serrault, Jean-Pierre Marielle, Galabru, Longsdale, etc. Les seventies en France sont bien retranscrites avec cette sexualité présentée du seul côté mâle dans la manière de ressentir, le donjuanisme qui fait pour le héros tomber ces dames (à grands renforts de Sylvia Kristel, stéréotype du "phallocrate" patenté), d'un bout à l'autre de l'échelle sociale, avec l'inévitable dame de coeur, celle "qui n'a pas que ses fesses" à offrir. Balbutiements de l'IVG aussi en ce temps-là... Reconnaissons que ça b... dans tous les coins, une formule gaillarde passée de mode ! Du côté de la presse, un décorticage en règle par ce grand ado qu'était encore Mocky, le mythe de LA vérité,l'idéalisme estudiantin gavé d'égalité des classes ! Des histoires de gros sous et de moeurs presque uniquement. Abstraction totale de la presse échappant au pouvoir par son indépendance : quid d'une exception comme "Le Canard Enchaîné" datant de septembre 1915 dans sa forme déjà acerbe et encore plus pimentée dès le début des années soixante-dix ?... A l'actif de ce tumultueux Mocky de plus de deux heures, hormis les acteurs tous à leur affaire : des fulgurances, de bons mots, une photo soignée et le tube international à la trompette et à la flûte de pan (résultat d'une cassette glissée par des amateurs dans la boîte aux lettres du cinéaste et qui lui permit de financer d'autres films). S'il faut comparer cette sombre mésaventure avec le sort actuel des journalistes toujours plus phagocytés par le pouvoir en 2009, disons qu'il reste de farouches indépendants, sans oublier cette incroyable brèche qu'est Internet pour l'expression générale !