Dans un mouvant centre de gravité, se déplaçant sans cesse entre légèreté et gravité, intransigeante réalité et rêveries volatiles, cette oeuvre romanesque et bucolique de Dusan Hanak respire à pleines séquences un bonheur aérien et fragile, admirablement rendu par de discrètes touches visuelles et sonores, mettant en scène et en délicatesse quelques bribes d'existence fugaces et lumineuses. Dommage que la seconde partie, se déroulant en ville, plus décousue, moins construite, s'étiole entre imaginaire et quotidienneté, comme si le film s'était épuisé dans une tendresse vaine.