Joe, gorille recueilli en Afrique, à la naissance, par une adorable petite fille, sait se montrer reconnaissant et protecteur envers sa bienfaitrice. Le monstre rugit toujours aussi fort, mais ne tue plus. Certes, il ne faut pas trop le titiller sous peine de tutoyer les nuages, mais le provocateur retombe toujours sur ses pattes, grâce à un management efficace opéré sur un primate aux ordres.Cette adorable petite perle rare, sans prétention, dénonçant les méfaits et les profits de l'homme urbain, dévalisant un continent de sa faune animalière, afin de monter des spectacles, permet de découvrir à condition d’être vigilant sur un générique défilant à son rythme, le nom de l’homme qui a vu quatre vingt dix neuf fois King Kong, Ray Harryhausen mentionné comme premier technicien.Le futur concepteur des effets spéciaux de Jason et les Argonautes fait ses classes sur cette œuvrette pleine de charme, possédant une morale digne d’un bar tabac.Les trucages de plus en plus élaborés permettent d’investir davantage un esprit dans une crédibilité que la technologie de la fin des années quarante hisse lentement vers une perfection encore lointaine.Malgré ces lacunes, le traitement est énergique, captivant. Les apparitions du grand singe sont impressionnantes et de conceptions plus que correctes.Peu importe les quelques défauts de cet opus, une scène magnifique éradique d’un seul jet toutes les imperfections d’un travail, qu’un imaginatif tolérant et soutenu maintient sur les hauteurs.La belle protégée jouant du piano, portée à bout de bras par son doudou africain, est à couper le souffle. La scène finale de l'incendie colorisée en rouge est également à ne pas rater.