Un naturel sensitif féminin est récupéré par une virilité masculine. La machine volante offre une voie de sortie à la pire des scléroses, l’ennui existentiel d’un couple combattu et vaincu par les attraits du ciel. Le mari, entre azur bleuté et terre contraignante, laisse sa femme se ronger les sangs sur le plancher des vaches. Suite à une révélation, le concept, tout en restant identique, s’inverse, le mari cloué au sol fait connaissance à son tour avec les affres de l’inquiétude, pendant que Madame s’offre un intérêt et une indépendance dans les airs.Le couple Gauthier éteint par une petite vie, se dynamise à tour de rôle, en craignant pour la vie de l’autre."Le ciel est à vous" est avant tout le cadeau offert à une mère éjectée de ses fourneaux, ayant la possibilité de vivre une passion découverte, suite à une illumination. Une femme en bleu de travail, rivée aux manettes dans les airs, apprend la ténacité et l’ambition menant vers l’élaboration d’une identité teintée d’égoïsme, surtout envers une progéniture, rêvant également d’une autre vie, mais dans une autre discipline.On pense que pour soi, en délaissant les devoirs ménagers et les besoins de ceux que l’on distingue de moins en moins. Un mécanisme d’autodétermination s’établit sur un monceau de préjugés et de contraintes. Les incertitudes d’un vol sont plus salutaires qu’une vie familiale sans surprises.Thérèse Gauthier redécouvre ce que d’autres ont offertes à la résignation, une peur et une inconscience livrée à une mécanique incertaine, mais garante de sensations, un contexte d’homme, conquis brillamment par une femme ne subissant plus de choix imposés par la distribution des rôles dans la société.Pierre Gauthier devient féminin, cloisonné dans un espace réduit, harcelé de reproches, rongé par l’anxiété, un transfert logique, suite à l’acquisition d’un nouveau statut sédentaire.La mère n’est plus là, elle est dans les nuages et porte le nom de femme.