Ce que je trouve éblouissant chez Wong Kar-Waï, en tous cas dans ce film : sa manière de laisser planer. Agacer positivement en servant des images entrelacées, chaotiques, ralenties, avec des touches à la limite du stupide pour nous occidentaux ("California dreaming" rabaché jusqu'à plus soif, dialogues de sourds entre hommes et femmes, mystère des yeux derrière les lunettes de soleil, ou jouer à l'avion comme un tout petit). Et pourtant, au bout du compte, et avec l'aide de très beaux spécimens à l'écran (mis en valeur dans le secret de leur âme par quelques images bien ciblées) une intrigue touchante se dessine (personnage de la jeune fille hyperactive fascinante dans son esquive constante). Une frustration cependant : mille regrets que le jeune homme de départ, très sexy comme pourrait l'être un Léonardo di Caprio asiatique, cède soudain l'écran à un deuxième, plus quelconque, auquel j'ai eu du mal à m'habituer.