"Michel, Michel"Il y a par moments dans "Undercurren"t l’empreinte de "Rebecca" et de "Soupçons" d’Alfred Hitchcock. Une présence invisible et mystérieuse plane sur les jeunes années d’un couple. Une femme, tout en idolâtrant un mari, se pose de plus en plus de questions à son sujet.Un souvenir de famille particulièrement néfaste prend racine en squattant le bon équilibre d’une union dont l’un des maillons, après une difficile adaptation envers un milieu inconnu, tente de comprendre et surtout de repositionner l’esprit d’un mari soi-disant perturbé.Quel est donc ce frère mystérieux dont l’empreinte démolit à distance la stabilité d’un jeune ménage?"Undercurrent" œuvre d’emprise, d’investigation, de mystère et d’atmosphère, s’avère particulièrement réussie. Par l’intermédiaire d’un poème et d’un leitmotiv classique langoureux, une femme se sent irrésistiblement attirée par un personnage qu’elle va tenter de matérialiser en débroussaillant des zones énigmatiques, antérieures à son apparition.L’épilogue, à l’inverse d’une mauvaise piste de départ, apporte une note finale surprenante. Le face à face fraternel montre un seul être fragmenté par la vengeance et l’arrivisme, pendant qu’une femme lutte pour ne pas tomber amoureuse d’une obsession.Encore un rôle en or pour le ténébreux Robert Taylor, dont le visage s’assombrit de plus en plus au fil de l’action.Vincente Minnelli filme une analyse freudienne passionnante, sans être dans l’ombre d’œuvres parallèles que le maître du suspense tournait à la même époque.Un metteur en scène ingénieux filme avec expérience les noirceurs de l’âme.Le bon, c’est certainement celui qui apparaît à la fin.Au fait "Aimez-vous Brahms" ?