La poche de Dunkerque, malgré son paroxysme, permet à certains de se recadrer dans des perceptions de bases corrigées en fonction d’un vécu hors norme. Maillat désabusé s’en prend à un Dieu absent, donc consentant de tous ses massacres de bord de mer, minimisé par Pierson, rivé désespérément à ses doctrines théologiques de plus en plus contestées sur un terrain aveugle de générosité et de bonté, que seul Alexandre parvient à maintenir à flots dans le pire des contextes.Sous les bombes, l’absurdité à pignon sur rue. Aucun mérite n’est récompensé. La mort frappe où elle veut, éradiquant les bons comme les méchants.La guerre est le meilleur des endroits pour remettre à jour des concepts appris en temps de paix. Ici on crie sa douleur, son arrogance et son mépris, devant une punition incessante venue du ciel."Week-end à Zuydcoote" permet d’admirer une remarquable reconstitution logistique guerrière, juxtaposée à des conversations, permettant à des morts en sursis, d’élaborer quelques constats philosophiques personnels sur le sens de la vie.Un site pathétique de bout de courses réunit une faune de tous bords, maintenue opérationnelle par des parcelles de moralité sévèrement traquée par une boucherie inutile.L’un s’accroche par ses convictions religieuses, pendant que l’autre ne croit plus en rien, en maintenant malgré tout une mécanique serviable, l’ensemble est couvé par une mère poule éliminée impitoyablement malgré sa bonté.Ces plages initiatiques offrent la soudaineté d’un départ à certains et des morceaux de bravoure finaux à d’autres. Chacun est pulvérisé en fonction des circonstances, sans préférence ni modèle.Le seul message que l’on laisse est un destin tragique dont l’échéance, atténuée par quelques rapports intimes, ne fait que sommeiller.Un grand film spectaculaire sur un état des lieux terrestre et cérébral, complètement abandonné.