Vaut surtout par les dialogues, l'interprétation, notamment la personnalité de Tallulah Bankhead (déjà repérable dans "Lifeboat" de Hitchcock) : cette actrice a "une gueule", ainsi qu'une voix l'autorisant aux rôles extrêmes, elle a dû bien s'éclater en despote pince-sans-rire ! Otto Preminger aurait succédé à Ernst Lubitsch défaillant en plein milieu du tournage, mais ça n'enlève rien à la truculence générale... Nous suivons "La Grande Catherine" de Russie en plein exercice, un caractère plus que trempé, avec une Cour qui doit contourner "les caprices du trône" : on sourit d'emblée, vaguements inquiets, à tort, ça monte d'un cran lorsque la dame balance sa coupe de champagne par-dessus son épaule après avoir trinqué avec Alexaï, jeune homme impétueux qui fera valser plus d'un verre... Remarquable également : la diction, avis à ceux qui aiment revisiter leur anglais sans s'en rendre compte. Une comédie en noir et blanc fort bien troussée, très regardable encore en 2009 !