L’intrigue est simpliste, absorbée par une neige pesante déversée sur un village isolé, à deux doigts d’un basculement fantastique, faisant presque oublier que nous sommes en guerre et que les sujets cinématographiques liés à l’actualité sont traqués impitoyablement. Il ne reste plus qu’un récit de Noël, avec des enfants à fond dans le concept pour entretenir la flamme d’un septième art muselé. Le polar, sujet passe-partout, sied parfaitement à une configuration où l’étude de caractère confronte l’autochtone avec lui-même.Cette thématique, déconnectée d’un contexte de guerre, se reproduira l’année suivante avec "L’assassin habite au 21". Dans le cas de "L’assassinat du Père Noël", il s’agit d’entretenir un climat presque irréel en maintenant opérationnel, malgré la minceur du scénario, le jeu d’acteurs prestigieux tels que Harry Baur ou Robert le Vigan, par des colères pleurnichardes et un visage halluciné.Malgré l’isolement du site, les enfants sont respectés, comblés de cadeaux, en cette époque de disette. La suspicion ne s’adresse qu’à un notable au propos incohérents presque féeriques sur lequel les villageois s’acharnent.Le concept montre le manque de cohésion totale d’une communauté frappés par les grands froids, qu’ils soient naturels ou militaires, incapable de surmonter ses différends.La méfiance, la surveillance et la dénonciation quittent les grandes agglomérations pour s’ébattre en haute montagne. Difficile de bypasser des comportements liés à des années de logique de guerre et d’occupation."L’assassinat du Père Noël" est un sympathique conte de fées, bouleversant dans ses dernières images, où un merveilleux enfant-roi, revêtu d’une nouvelle vitalité, se blottit contre un Père Noël à la parole encourageante.