Aucun résultat pour cette recherche
LES VIERGES-1962-
Nationalité : France
Durée : 1h32
Date de sortie en France : 22/05/1963
Themes
Hôtels
- cinéma français -
Chiens
- cinéma français -
Alcoolisme et autres beuveries
- cinéma français -
Représentant(e)s du culte
- cinéma français -
Mariage
- cinéma français -
Distributeur : SNC
Visa d'exp. : 26662
Résumé
Le corps a ses raisons que le coeur ne connait pas...
Un faux film à sketches qui enchaîne cinq historiettes mettant en scène quelques demoiselles en passe de perdre la tête et leur virginité, chaque épisode en maillage immédiat ou indirect avec le précédent...
1) Marie-Claude n'a plus qu'une envie, perdre son encombrant et pesant pucelage. Hélas pour elle, son petit copain du moment, fortement imbibé d'alcool et de bêtise, est seulement en capacité d'ânonner quelques vagues inepties vacillantes et frelatées. Que cela ne tienne, deux garçons rencontrés dans une surprise-partie, l'invitent à une proche et complice fête foraine. Balançoire, chenille, petits avions, palais des glaces, les attractions se succèdent, sans que les garçons soient vraiment entreprenants. Au détour d'une conversation, apprenant sa virginité, ils renoncent. Un fringant employé de manège saura profiter de l'inattendue aubaine, dans un reculé recoin du train fantôme...
2) Geneviève Marchaix, fille de banquier, est en passe de se marier avec le guindé et moralisant Robert qui ne rate aucune occasion pour stigmatiser le profond délabrement de la morale contemporaine, fier d'avoir attendu, vierge et vertueux, la nuit de ses noces, pour se rapprocher bibliquement de sa désormais épouse. C'est dans un hôtel de charme que le couple dorénavant marié va passer sa première nuit de noces. Alors que l'épouse cherche et attend de la part de son époux, un peu d'attention et de romantisme, pour cette "première fois", notre goinfre goujat, ardemment convaincu de son bon droit, abuse quasiment de sa compagne, en hypocrite et outrecuidant machiste, droit dans ses bottes et sa culotte...
3) Xavier de Bretevielle, un jeune et précieux escogriffe, d'origine nobiliaire, zozotant à tous vents ses bons mots, employé chez le banquier Marchaix et qui préfère la chasteté à la promiscuité, doit se marier avec la délurée Christine fréquentant en douce un peintre montmartrois à qui elle destine ses sentiments et sa virginité. C'est en utilisant un tortueux stratagème, faisant croire à son promis qu'elle s'est faite séduire par le fringant financier auquel elle s'était adressé afin d'obtenir de l'avancement pour son fiancé, que la belle peut tranquillement se laisser déflorer par son artiste chéri...
4) La petite Sophie est sincèrement amoureuse d'un jeune plombier rencontré à la piscine, le plutôt bienveillant et sympathique Mickey qui se sent lui aussi plein d'affinités avec l'aimable demoiselle. Après des retrouvailles à la patinoire, ils décident conjointement de "sauter le pas" et de devenir amants. Mais les jeux de l'amour nécessitent néanmoins un peu d'intimité et la recherche d'un discret nid d'amour s'avère plutôt fort compliqué. Impossible de se retrouver dans leurs foyers familiaux respectifs, chassés d'un accueillant bosquet, dérangés sur un inconfortable banc public, contrecarrés chez un vague cousin compréhensif, refusés par un hôtelier bêtement scrupuleux, incommodés dans les arrière-pièces d'une salle de conférence, chassés d'une maison de passe, nos deux amants en gestation se laisseront finalement enfermer dans la vaste chambre de la Reine, au château de Versailles...
5) Préparatrice dans une importante entreprise pharmaceutique, la délicieuse Nora est amoureuse de son chef de service, le séduisant quadragénaire Berthet. Ce dernier, qui se sent aussi plein d'attirances pour la demoiselle, ne veut pas en faire sa maîtresse, préférant attendre tranquillement son propre divorce et la majorité prochaine de l'adorable gamine. Ignorant les délicats scrupules de son potentiel amant, Nora s'imagine stupidement que la raison de son refus à plus d'intimité, est sa virginité. Pour aplanir ce faux problème, elle se donnera à un libidineux employé du laboratoire pour finalement être rejeté par Berthet, profondément écoeuré de son comportement.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Un excellent scénario, construit, selon le dossier de presse de l'époque, d'après quelques milliers de témoignages féminins recueillis par le metteur en scène Jean-Pierre Mocky, via un concours organisé par l'hebdomadaire "Ici Paris" sur le thème : "Racontez votre première nuit d'amour", qui nous propose de bienvenus tableaux d'époque, plus méchants que drôles, plus caustiques qu'indulgents. Une mention spéciale à Gérard Blain pour son hilarante composition d'un jeune aristocrate guindé et zézayant et à l'éphémère Catherine Derlac en laborantine follement énamouré, dont ce sera hélas la seule apparition sur un écran de cinéma.
Ajouter Votre
Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
C’est paradoxal, mais contrairement à ce que l’indique son titre, le quatrième film de Jean-Pierre Mocky est bourré de poésie. Après avoir signé une farce plutôt réjouissante (”Snobs”) l’année précédente, le réalisateur en revient aux relations amoureuses, en y portant cette fois un regard exclusivement féminin. Pour rappel, Mocky avait évoqué celui des hommes dans ”Les Dragueurs”, et ceux tant masculins que féminins dans ”Un Couple”. A l’instar de ces deux bijoux, ”Les Vierges” est, davantage qu’un film, une description intéressante de l’époque pré-soixanthuitarde, et de ses mentalités qui aujourd’hui, nous semblent quasi surréalistes. Mais c’est justement ce qui en devient captivant! A travers cinq sketches, cinq situations - drôles ou non -, on nous rappelle ici combien la vie intime, sans pilule contraceptive, était tout sauf évidente pour la gent féminine, et combien régnait alors une forme de machisme primaire. Car tout le propos du film est là: pourquoi l’homme pouvait-il connaître une multitude d’aventures étant jeune, et (s’) exigeant ensuite une femme pure pour son mariage? Cette réalité d’un autre temps, qui existe cependant toujours aujourd’hui, mais plus forcément dans notre monde occidental, allait connaître une issue, quelques années plus tard, avec la Loi Neuwirth (1967) et la légalisation de la pilule.Quant à notre bonheur de cinéphage, on l’oublierait presque, il s’exprime de différentes façons: par la radieuse Stefania Sandrelli et les quelques jolis minois du film, par Georges Blain en étonnant bourgeois zozoteur (comme son paternel incarné par Francis Blanche, qui est à mourir de rire), par Charles Aznavour en prof de chimie qui s’éprend de l’une de ses élèves, ou par Jean Poiret en beau-père dragueur et moderne. On notera aussi la présence de Patrice Laffont, qui, bien avant la naissance des ”Chiffres et des Lettres”, allait tourner quelques mois plus tard le premier opus des Gendarmes, et ainsi poursuivre sa tentative – avortée – dans le monde du cinéma. Pour l’anecdote, notre jeune homme reçut pendant ce tournage une gifle mémorable d’une partenaire, pour avoir essayer de l’embrasser trop ...langoureusement! Belle illustration de l’esprit de ces ”Vierges”, en somme ...