Moins intemporel que "La grande illusion ou que "Quai des Brumes" sortis à la même époque, "L’alibi" reste un film de bon calibre, à (re)découvrir notamment grâce à sa pléiade de stars de l’époque (Von Stroheim, Jouvet, Albert Préjean...). Le titre illustre bien le contenu d’une histoire peut-être trop conventionnelle pour notre vision aujourd’hui si exigeante, mais c’est plutôt l’ambiance noirâtre du film, ainsi que les dialogues soignés de Marcel Achard, qui rendent toujours savoureux ce film. Historiquement, l’entre-deux-guerres incarnée par les cabarets parisiens, et où les carrosses à cheval étaient encore d’actualité, vaut tout son pesant d’or. Cinématographiquement, Louis Jouvet en commissaire véreux, et Erich Von Stroheim en prestidigitateur mythomane, parviennent à imprégner le film de leur marque à travers un affrontement psychologiquement captivant, agrémenté par un certain respect et de ...bonnes manières. Finalement, on se dit qu’il en manque parfois dans le cinéma actuel, art qui ne fait après tout que refléter notre quotidien.