Les valeurs d'absolu incarnées par l'élément féminin peuvent se lire de plusieurs façons dans ce dernier film de Dreyer, longtemps tabou, hué ou boudé à sa sortie, à l'exception de quelques voix élevées en sa faveur. C'est statique mais pas trop, froid, et pourtant ça accroche. En 2015, sous des dehors empesés, des images vaporeuses, on dirait une caricature du romantisme nordique. Bonne société scandinave avec maîtres et serviteurs bien à leur place, robes longues, personnages s'évitant du regard de peur que... Et pourtant le spectateur patient va finir par accepter d'y trouver un sens grâce à la tentation qui fait tergiverser. Les couples établis et les institutions devraient toujours se hérisser. Peuvent aimer, les soignants, enseignants, célibataires de naissance, vrais mystiques dans monastères et couvents, ceux et celles "qui aimeraient croire" et ne croient plus que fugacement.