C'est l'oeuvre de Mankiewicz à voir si l'on veut ressortir d'un film épanoui, sans fatigue aucune à n'importe quelle époque, suffit d'apprécier le noir et blanc des années cinquante en v.o. sous-titrée. Tourné en plein maccarthysme... Il s'agissait de forcer sur l'optimisme en traitant de la grossesse accidentelle, du collègue malveillant, ou pire, d'aberrations judiciaires, sujets scabreux... Une légèreté rappelant Woody Allen, les drames à la moulinette afin d'arracher un sourire au spectateur le plus austère. Espiègleries de l'enfance, (bonbons du docteur, scènes du train électrique), si après ça les défenses ne sont pas tombées ! Résultat, on n'a qu'une crainte dans la salle, que l'euphorie cesse d'un coup entre les pincés et les trop sûrs d'eux, à moins que ce "Shunderson", trop dévoué pour être honnête puisse écoper... Quand le tac au tac verbal culmine autour d'une table, genre de procès à huis-clos, on se dit, fini la fête... A noter que Cary Grant et Jeanne Crain sont irrésistibles de complémentarité, tous les acteurs ravis d'être là à se balancer des répliques toujours plus savoureuses. Mention spéciale au contrebassiste et au chien hypnotisé ! Gloire au théâtre populaire (Curt Goetz) d'avoir permis cette adaptation à l'écran, délectable en 2009 si on aime les beaux textes ! .