Dans des pièces innombrables, contenant des lits gigantesques et des robes étouffées, dans des armoires quelquefois entrouvertes, un huis clos pervers s’exécute entre une mère sans fille et une fille sans mère. La quête, de celle qui n’est plus là, devient une pièce de théâtre, deux rôles virtuels sont immédiatement distribués, assimilés, incrémentés par des dialogues adaptés à des situations mère / fille improvisées.Soumission, dominance et perversité se succèdent en fonction de l’évènement. Une possession, jadis endurée, semble manquer en étant soudainement simulée. Un repas de premier contact est ingurgité à la grosse par une pseudo- mère rôteuse, manquant d’élégance, devant le regard lubrique d’une fille consciente de son ascendance.Recluses dans une immense demeure, deux démentes déchaînées, n’ayant plus aucun contact avec la réalité, s’autodétruisent par des procédures en miroirs, interposées dans un intemporel grotesque dominant.Ce film vénéneux, dévorant, auto-destructif, logé dans de fausses protections, montre les désastres psychologiques d’un énorme manque affectif accumulé, menant par une trop longue absence, à des comportements hors normes.Un sinistre visuel, accompagné d’un auditif plaintif de boîtes à musique se mêle à la force auto-persuasive de photos-montages. Des corridors, à peine éclairés, alimentent la matière de luttes et d’armistices sans fins, entre deux femmes affectives et destructrices, selon le cas, se martyrisant en alternance, par l’intermédiaire de deux personnages de composition.