inconnu(e)
Passée la surprise des premières minutes, L’œuf du serpent s’avère être un film remarquable. Tourné dans les même décors que le "Berlin Alexanderplatz" de Fassbinder, il est un hommage non dissimulé à Fritz Lang. A son "Mabuse" d’une part (Heinz Bennent, terrifiant dans le rôle du professeur Vergerus), et au personnage interprété par Otto Wernicke dans "M" et "le Testament du Docteur Mabuse" d’autre part (en effet, on évoque un commissaire Lohmann). Deux histoires se mélangent dans le film, la grande et la petite. Mais ce n’est pas nécessairement une dénonciation d’un régime nazi en gestation à laquelle se prête ici Bergman. La petite histoire, celle de deux êtres broyés par la vie, cette grande machine qui va, l’intéresse bien plus. L’œuf du serpent (celui dont la coquille si fine permet déjà de distinguer le parfait petit reptile) obsède et terrifie à la fois. Un film dur qu’on ne saurait mettre devant toutes les paires d’yeux.