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FIEVRE SUR ANATAHAN-1953-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : The saga of Anatahan
Sous-Titre VF : La seule femme du monde
Durée : 1h32
Date de sortie en France : 07/03/1956
Genres : MÉLODRAME / DRAME
Themes
affiche du film d'origine italienne
Réalisation : Josef Von STERNBERG
Inspiration : D'après le roman éponyme de Michiro MARUYAMA
Prise de vues : Josef Von STERNBERG
Musique : Akira IFUKUBE
Distributeur : Paris Film
Visa d'exp. : 18107
Résumé
12 juin 1944. Fuyant les abords de Yokohama sans cesse en butte aux bombardements américains, certains navires nippons, dont le cargo Heiske Maru, tentent de rejoindre le port de la capitale japonaise. Ce dernier est finalement torpillé et coulé et quelques survivants trouvent refuge sur une minuscule île du Pacifique, Anatahan (cinq kilomètres de long, mille cinq cent mètres de large) dont les seuls habitants sont un couple d'autochtones, Kusakabe, ancien contremaître d'une plantation désormais à l'abandon et sa séduisante compagne Keiko. Au fur et à mesure des mois qui passent, en laborieuse et vaine attente d'éventuels secours, la discipline tend de plus en plus à se relâcher et les tensions se précisent et se cristallisent, attisées par la présence de "la seule femme au monde", aiguillonnant de constants désirs inassouvis et l'impératif besoin de proximité et d'affection. Le premier qui tente une approche séductrice, Takashahi, est violemment bousculé par Kusakabe. Plus tard, un second prétendant, Semba, qui lui offrira une bague trouvée dans la carcasse d'un avion yankee abattu, semble pouvoir décrocher les faveurs féminines. Mais le vrai pouvoir appartient à Nishio et Yanamura, possesseurs, chacun, d'un révolver, découverts dans la carlingue du zinc ennemi. Un parachute servira à la jeune femme pour confectionner des vêtements. Avec le temps qui passe et l'absorption quotidienne d'alcool obtenu par la fermentation naturelle de la sève de palmier, l'agressivité et la concupiscence s'exacerbent et se libèrent, surtout depuis que la petite communauté sait que la belle Keiko n'est pas l'épouse de Kusakabe. Et ce ne sont pas les réjouissantes sonorités du shamisen fabriqué par l'ingénieux Murayama, avec du fil de fer déniché dans l'épave de l'avion, ni l'annonce par haut-parleur de la fin des hostilités, par un navire américain croisant au large, qui vont aider à calmer une situation dangereusement explosive. Ainsi durant plusieurs semaines, une folle hécatombe se met en place : Semba se fait poignarder par Nishio, qui se fera abattre par Yanamura. Ce dernier est à son tour tué par Kusakabe qui récupère les armes à feu. Puis, Yoshiri, l'ancien cuisinier, harponne mortellement Kusakabe et sera vingt-quatre heures plus tard, lui même occis. Enfin, symboliquement, les pistolets sont jetés dans les flots et l'on décide de tirer au sort qui sera le compagnon de la jeune femme. C'est alors qu'un avion survolant l'île lance des centaines de tracts annonçant l'existence d'un armistice depuis plus de cinq ans. Profitant de cet intermède inattendu, Keiko prend la fuite dans la jungle proche.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 19/20
Entièrement tournée en studio à Kyoto, nous sommes en présence d'une oeuvre exceptionnelle qui figure pour nous parmi les cinquante films essentiels de l'histoire du cinéma. En effet, cette avant-dernière création de Josef von Sternberg, où il cumule à la fois les fonctions de réalisateur, de producteur, de scénariste, de chef-opérateur, tout en assumant lui-même la voix off de la narration, se présente comme une splendide virtuosité cinématographique, de part sa fulgurante mise en scène du rapport de l'homme au désir, de la femme à la séduction, de la civilisation face à la barbarie.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Rarement film aura approché avec autant de vérité et de perspicacité, la sexualité masculine, ses exigences et ses acharnements, le simplisme de son désir et l'obsession de son assouvissement. Il n'est absolument pas nécessaire d'alimenter le propos par de démonstratives scènes osées ou des propos licencieusement précis, les images et la voix off de Sternberg se suffisent à eux-mêmes pour stigmatiser la radicale et raide fixation du mâle. La reine et ses bourdons. Le désir dans toute sa fureur assassine face à la séduction un brin aguichante. Une oeuvre magnifique sur la nature humaine, l'émergence de la bestialité inhérente à la pesanteur de la frustration et le profond abîme entre l'homme et la femme, devant le plaisir et le désir...
Bibliographie