déjà vu des bribes télévisées, mais réellement découvert en v.o. au Festival des Trois Continents en novembre 2007 : petit inconvénient, les sous-titres français très rapides et en vert, sont une épreuve de lecture, pour cause de couleur générale très claire... L'image, bleutée sur le chaos final, oscille entre rose et violine, la couleur s'intensifie lors des embellies, prudence, c'est une fausse vie en rose... Faire semblant d'être renversé par les automobiles : les temps sont durs, donc deux adultes décrètent que c'est un jeu à retenir, l'aîné des fils peut bien prendre la relève de la mère... Le fait que deux enfants tiennent la vedette dans ce film lui confère un charme exceptionnel (pas une ride en 2007 !). Car ils sont dirigés de main de maître, leur naturel prévaut (le petit frère qui répète ce que le plus grand, âgé de 10 ans, lui enseigne (tous deux en gros plans), l'univers qu'ils se forgent ensemble afin d'échapper à l'absurdité des deux parents sans les quitter, il faut bien inventer un monde pour "tenir" en attendant des jours meilleurs. Poignantes petites têtes redressées qui ripostent, ou scrutent les violences parentales, se blindent, sages, responsables jusqu'à protéger le bastion familial une fois assiégé. Les scènes finales, le visage figé de l'automobiliste, le petit qui trotte, cette botte rouge récupérée, en quelques secondes, une série d'émotions inoubliable ! Pertinent regard sur l'enfance par un cinéaste ayant perdu son père à l'âge de six ans, on sent la volonté de montrer que l'être humain, si nécessaire tout jeune, peut s'arranger de circonstances extrêmes par pur instinct de conservation.