Inquiétant tout en essayant de surnager par l’humour, "une époque formidable" collecte sa force dans la seule conception possible et supportable, le groupe, même si celui-ci est corvéable ou marginalisé. Berthier curieusement acquiert un équilibre au contact de la rue, en s’intégrant à une meute combinatoire, adaptée à la sphère de l’exclusion.L’épreuve du froid est bénéfique, initiatrice pour un homme épuisé par le rendement, pensant naïvement que l’accumulation de biens artificiels est un passeport pour conserver l’être aimée.Ce châtiment temporaire recadre un dispersé dans des valeurs simples où la conquête d’une simple paire de chaussures est presque une extase.Dehors on n’est plus rien, il faut être débrouillard en espérant tomber sur de bonnes ressources d’accompagnements. Berthier s’adapte aux viandes avinées et aux crises de démences dans un environnement devenu presque acceptable.En ce début d’années quatre vingt dix, la crainte majeure est la limite d’âge. Celle qui vous balaie de l’entreprise à quarante ans dans l’indifférence générale.De nos jours, un remake d’une époque formidable serait insoutenable. Tellement d’ingrédients nouveaux sont apparus que le forage d’un nouvel opus s’avère presque impossible."Une époque formidable" malgré son sujet détient un parfum de liberté. La rue à temps complet est perçue comme conviviale, un terrain de jeux délirant sans hiérarchies ni règlements foulé, par une troupe acclimatée à sa conjoncture.Tout ceci est presque darwinien. Le banni de plus en plus jeune s’accommode aux désagréments naturels par une carapace renforcée.