Anne Brancroft, médecin au verbe haut, coiffée à la Elvis, fumant cigarette sur cigarette, verre de scotch en main, dans une culotte de cheval cintrant au maximum une taille qui n'a pas besoin de l'aide, vaut vraiment le détour. Elle est vraiment magnifique, volontaire, assidue, décisionnaire dans une mission dont les initiatives sont ensevelies sous des tonnes de procédures théologiques, inadaptées en ces terres conquises par le soudard roteux, au propos presque inaudibles.L'autorité passe d'une besogne administrative répétitive, employant continuellement le rappel à l'ordre, à la mise en pratique de procédures rapides sans préambules interminables.Lentement, une ancienne dominante glisse vers une refonte complète en adoptant la nouvelle peau d'une désespérée, sans envergure presque hystérique.Ce dernier opus fordien, sans grande surprise, se procure son lingot d'or, dans une dernière scène magnifique, mêlant bravoure et résignation dans un acte sublime jamais vu au cinéma, permettant à un groupe remis sur les rails, d'élaborer une feuille de route existentielle, grâce à un sacrifice tenant presque de l'immolation.Rien que pour cette dernière luminosité intense "Frontière chinoise" mérite les éloges intarissables d'esprits marqués à vie par la dernière image d'un film unissant l'abandon de soi dans une rage de vivre offerte aux autres.