Une reine ne lisant que la nuit, s’habille au petit matin, en laissant apparaître une jambe prometteuse. De constitution robuste, son visage s’adapte facilement à la friction d’une neige omniprésente. La belle est solide, entreprenante, déterminée à modifier fermement l’attirance de son peuple pour des guerres interminables, en lui imposant la contrepartie des arts et des lettres. Une démarche alerte de long en large cède sa place à un profil droit somptueusement éclairé, lui-même rétrogradé par la prestance d’une jeune reine moqueuse juchée majestueusement sur la plus noble conquête de l’homme.De face, de profil, de haut en bas, immobile, en mouvement, en chapka, du faux jeune homme à la reine étincelante la Divine scintille de toutes parts. Pas de répit pour les sens devant une telle démarche volontaire, un rire rauque prenant, des yeux aussi beaux. Ce n’est pas la Reine Christine, c’est Greta illuminée par un réalisateur aux ordres d’un éclat éloigné, d’une vérité historique.Le mythe Garbo prend vie avec d’innombrables nuits sans sommeil, pour ceux pris au piège d’un tel minois. L’intrigue reste simple, cet amour impossible ne représente que peu d’intérêt, la compensation reste généreuse, le visage de la Divine largement montré, atténue de façon naturelle de loyales mais insuffisantes scènes de cours ne pouvant lutter à armes égales devant une telle merveille.Le fondu d’un visage plein écran affectivement touché, mais déterminé à survivre par l’intermédiaire d’un regard au delà de l’horizon, clôture cette œuvre cousue main, livrée aux tourments de folles espérances.