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LA BAIE DES ANGES-1963-
Nationalité : France
Durée : 1h30
Date de sortie en France : 01/03/1963
Réalisation : Jacques DEMY
Assistance à la Réalisation : COSTA-GAVRAS
Scénario et Dialogues : Jacques DEMY
Prise de vues : Jean RABIER
Musique : Michel LEGRAND
Distributeur : Consortium Pathé
Visa d'exp. : 26732
Résumé
Jean Fournier, un élégant jeune banquier sans problèmes particuliers, accepte de suivre (un peu par désoeuvrement, un peu par politesse) un collègue de travail, au réputé casino d'Enghien. Il découvre le monde mystérieux et feutré des salles de jeu et gagne en moins d'une heure la coquette somme de cinq mille francs. Ce qui le décide à prendre des vacances inopinées sur la Côte d'Azur. A Nice, au casino, il fait la connaissance de Jackie Demaistre, une joueuse invétérée, entr'aperçue précédemment. Une étrange complicité / dépendance, va réunir finalement les deux protagonistes.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
Une oeuvre à redécouvrir, entre sourde nostalgie et quinte flush royale !
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Il serait bien trop réducteur de cantonner Jacques Demy aux robes roses et jaunes des « demoiselles de Rochefort ». Le cinéaste fait preuve avec "La baie des anges" d'une gravité inattendue. Réalisation brillante avec des acteurs non moins bien dirigés, un scénario solide, tout cela contribue aux nombreuses qualités de ce film, qui se trouve aussi être l'occasion d'un des plus beaux rôles de Jeanne Moreau. Et surtout, une étude au scalpel du jeu : ce en quoi il consiste et ce qu'il entraine chez ses adeptes. Si à la fin du film vous n'avez pas envie de tout flamber au casino, c'est que vous êtes imperméable à l'émotion !
Note : 19/20
19,5/20 : Fascinante intrusion dans l'enfer du jeu d'argent. Un morceau de roi que ce film restauré (surtout pour les spectateurs l'ayant vu un peu jeunes). Risquer son va-tout comme on dépose un vêtement au vestiaire avant d'aller danser. Etre là rivé, réjoui, ou effondré l'air crâne pour composer, supplier après avoir rejoué des gains faramineux. Des conduites à risques qui décuplent la sensation d'être vivant. Si visuellement on est à la fête en noir et blanc entre Paris et la Côte d'Azur, sur l'aspect sonore, on croirait une comédie musicale sans en être une. Les dialogues sont fluides, le couple livré par rafales. Beaucoup de sensorialité. La concierge de l'hôtel, les rudes galets de la plage, les valises, on a l'impression de s'y frotter. Tout cela ramenant au cliquetis de la roulette, non pas sec, mécanique, mais crépitement léger, sonnerie grêle, murmure cristallin. Les réalités glissent sur gens et choses, le couple fait partie de l'alchimie, laissant sur le bord de la route la camaraderie du départ. Les deux grands fauves prévisibles se reconnaissent. Blondeur de croqueuse patentée contre carrure de jeune coq. Au négatif, on pourra trouver poussiéreuse l'autorité paternelle à l'heure des réseaux sociaux prolongeant l'adolescence (et encore la suite enseigne que le papa veuf est plus bourru que tyrannique). Des talons hauts chancelants, un bras qui accepte qu'on s'y suspende... Jacques Demy enveloppe Claude Mann et Jeanne Moreau d'une tendresse obligeant à se questionner sur les vertiges qui font se croire en apesanteur. A l'heure ultralibérale, "Jackie et Jean" mériteraient statuettes dans tous les casinos du monde !