On met du temps à entrer dans ce huis-clos d'un homme provoquant la rencontre après quatre ans d'une ancienne dulcinée. Attente de l'homme. De dos, longuement au bord de l'eau dans la verdure, par temps frais mais radieux, à... huit heures du matin ! Il souhaiterait retrouver un souvenir, une chanson. La jeune femme d'abord s'inquiète. Pour vite réaffûter ses armes, le partenaire remettant vite le couvert de "la tendre guerre" : les voilà partis dans un jeu d'écolier, avec papier et crayon, comme s'il leur fallait un échauffement avant d'en venir à plus de réalité. Fort heureusement, le spectateur récolte en chemin un peu de grain à moudre... Paul Vecchiali et Françoise Lebrun (tous deux en pleine improvisation dans les faits !) font monter le suspense, au mépris de l'étroitesse du cadre dû au manque de moyens, la liberté d'expression d'abord ! Soit, malgré un regrettable académisme, ça finit par accrocher ! Pour qui a pu connaître des situations ressemblantes, c'est même un parfait état des lieux des impasses. Amertume de la déconnexion. Désarroi face à l'individu qui vous échappe, inconfort qu'on sait pourtant doublé d'une délivrance. Destabilisant de toute façon. Je me suis dit qu'ils allaient au final se ménager pour avoir été aussi intimes avant. Cancer, vacuum, des mots assassins... Travail de mémoire, affabulation... Qu'importe puisque le corps parle sans qu'on le lui demande ! .