Encore en juillet 2007, on part plus que jamais juché soi-même à cent à l'heure sur "La Lison", un tortillard suggérant les vieux trains à compartiments, ceux d'avant Corail et TGV d'aujourd'hui, autant de voyageurs alignés, parfois avec d'assommants portables. Quel plaisir de revoir cette bonne gueule de Gabin planqué derrière ses lunettes comme un bandit ! Idem pour la complicité bourrue qu'il a avec Pecqueux, leur train-train professionnel, sur fond musical plein de fureur et de suie. Une bien belle histoire. Rien d'obsolète, j'ai ressenti une nostalgie, j'aurais aimé connaître l'industrialisation à ses débuts, où au moins suer au boulot avait un sens bien établi. Les passages sentimentaux exacerbés, du fait du désir de fusionner avec l'autre, semblent bien intemporels. Fragilité du désir poussé dans ses retranchements, cette envie de neutraliser la proie. Jean Renoir a extrait du bouquin de Zola ce qui fait perdre les pédales à l'individu. Ici, la locomotive, alliée à la peur des sanctions, pourrait à elle seule tempérer les ardeurs, alors pourquoi ?... Enfin, délicatesse suprême par rapport à maintenant où on ne sait plus, cette justification d'un "mauvais sang" par des générations d'alcooliques !