Une bonne note... académique. Car en réalisant les souffrances subies par l'équipe entière (Reggiani en particulier !), le résultat se veut avant tout instructif, cela escamote l'impression malsaine d'ensemble, on est venu visiter les coulisses de cette œuvre "post-mortem" jusque-là inédite, on se sent donc vaguement intrus. Brillant toutefois, l'aspect technique sidère, tant de recherches, tant de sophistication, tant d'argent investi pour finir à la trappe ! La personnalité de Clouzot fait irrésistiblement penser à un autre hyperactif tout aussi irascible... La reconstitution est inégale, les rajouts, bien exécutés pourtant, donnent dans l'application. Bref, l'émotion reste en rade, si bien qu'on compatit pour tous sauf le cinéaste. Romy Schneider (encore très "Sissi" à l'époque) et Dany Carel dans leur flamboyante sensualité, avec tout le côté "starlettes en maillot de bain" des années cinquante soixante. On écoute bien les témoignages récents de Costa-Gavras et autres pointures. Sûr que l'ensemble vaut quelque chose. Mais à cause du transfert de vieille déprime que le cinéaste plaque sur son monde jusqu'à y perdre la boule, l'ensemble finit par faire train fantôme extirpé de la naphtaline : il donne une folle envie de revoir Romy Schneider dans ce qu'elle tourna ensuite.