Blondinette sans doute étrangère qui pleure un amour enfui : il souhaiterait la consoler, tout comme il parle à ce chien errant... Maria Schell (qu'on croirait contemporaine), émotive comme une fillette sautant à la corde, ferait danser et rire sans raison en sortant de la salle si ce manteau tombé sur la neige ne laissait en suspens la question de savoir qui sera le plus aimé. Une intrigue étirée, mais sur le mode intimiste, on nage dans le gris... Ce film, boudé à sa sortie, rappellerait assez les ambiances slaves qui se révèlent en catimini... Patience... De petites touches toujours productives qui font qu'on laisse Visconti se rapprocher, descendre sur les visages de ses acteurs. Aucun mal à s'identifier au trouble qu'ils affichent. Voici du Dostoïevski transplanté dans un faubourg italien de carton-pâte. Des villageois bien planqués derrière leurs murs, la misère au ras des cours d'eau, quelques espaces de rencontres. De cachotteries en confidences, arrive une éclaircie de taille : la séance de rock suivie d'un slow tout aussi envoûtant, le tout fracassé par deux volets bruyamment ouverts. Promenade en barque. Retour case départ. Sans doute avons-nous rêvé ? .