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LE DIABLE PROBABLEMENT-1976-
Nationalité : France
Durée : 1h40
Date de sortie en France : 15/06/1977
Genre : DRAME
Themes
Suicide
- cinéma français -
Poisons
- cinéma français -
Réalisation : Robert BRESSON
Scénario et Dialogues : Robert BRESSON
Prise de vues : Pasqualino DE SANTIS
Musique : Philippe SARDE
Distributeur : Gaumont
Visa d'exp. : 46156
Résumé
Un groupe de jeunes adolescents, Charles, Michel, Alberte, Edwige et quelques autres, se réunissent régulièrement pour discuter durant de longues soirées de l'impossibilité de vivre harmonieusement dans un monde perturbé par le gaspillage, la pollution, les iniquités flagrantes. Charles est de plus en plus traumatisé par cet état de fait et il ne voit plus guère de solution à cette existence vouée à une misérable acceptation d'un dramatique état de fait ou une révolte absurde, sans réel avenir.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
Une oeuvre désespérante qui présente une situation dramatique du monde, "solutionnée" par une fuite radicale pouvant aller jusqu'au néant suicidaire.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
"Qui est-ce donc qui s'amuse à tourner l'humanité en dérision ? Oui, qui est-ce qui nous manoeuvre en douce ? Le diable probablement ! " Quelques esprits anarchistes visionnent en super 8 une entreprise journalière en démolition. Océans mazoutés, bébés phoques matraqués, champignons atomiques, usines polluantes. La liste est longue, notre terre agonise sous les yeux d'adolescents impuissants, réactivant les braises révolutionnaires d'une révolte par le slogan déterré et réactualisé. L'Agora stipule que ce sont les masses qui gouvernent et non la politique. Tout cela rappelle les propos d'un père des peuples aux slogans réenclenchés.Une jeunesse devenue anarchisante, suite au manque d'opportunité d'être exceptionnelle dans une époque exceptionnelle, se rue sur les ingrédients artificiels de son temps, reformate l'atmosphère glauque des "Possédés" de Dostoïevski, se drogue, paresse sous les ponts en alternant euphories et larmes, absences et lucidités, le tout ressemblant curieusement à un contexte Alzheimer en devenir. Fait des ronds dans l'eau en admirant les effets concentriques d'un dynamisme qu'elle a perdu. S'extasie devant la vivacité de survivre d'un poisson pris au piège."Il est vivant".Des êtres en conflit intérieurs ne sont plus capables d'activer une procédure s'inspirant de quelques repères encore existants, mais devenus invisibles. La vie est ses attraits sont toujours là, dans les rues, dans les autobus. Il suffit de s'extraire de ces propos auto-suicidaires d'anarchistes récitants où l'on aime son prochain en exigeant une soudaine solitude.Robert Bresson qualifie son œuvre de "vertige suicidaire collectif", un violent réquisitoire sur une époque industrielle éprouvante pour de nouveaux arrivants terrestres sans remèdes devant des fumées diaboliques crachées par des cheminées conditionnées, interfaces entre une terre exsanguë et un ciel silencieux."Ce qui m'a poussé à faire cette oeuvre, c'est le gâchis qu'on a fait de tout. C'est cette civilisation de masse où bientôt l'individu n'existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C'est aussi la stupéfiante indifférence des gens sauf de certains jeunes plus lucides" Voila le remède, quelques lucidités à la barre afin de garder un cap d'espérance.
Note : 13/20
Rien que pour s'instruire sur la lucidité des écologistes d'antan, ça vaut le coup de se pencher sur le regard Bresson concernant l'inconscience des puissants du monde... Je trouve le fond palpitant dans sa lucidité désespérée, et on était encore qu'en 1976, mais tout est relatif, hein ?... Attention, il s'agit d'un jeune homme et non d'une jeune fille malgré ses allures androgynes, des comme lui, aussi désabusés, aussi enfant gâté aussi d'une certaine manière, il en pullulait dans les seventies sous nos latitudes ... La forme du film est d'une austérité, d'un académisme, cette diction monocorde, ces trucs d'intello sérieux, on a envie de les pincer... Intéressants travers humains, cette compensation à vouloir glisser vers le néant... Au point où on est rendu côté environnement en 2009, par moments démange une folle envie de déclarer que le courage serait peut-être de vivre "vaille que vaille" comme le chantait si bien Barbara dans son "mal de vivre", oui, après tout, puisqu'il s'avère si difficile de convaincre ceux qui se disent "après moi le déluge" ! Le fait est que les peuples en réelle souffrance de tous les jours bataillent pour leur survie sans autant d'états d'âme, qui font un peu flemmard... Rien à redire côté technique en revanche, des fulgurances, on en apprend de belles et on peut mesurer encore un coup à quel point "la terre encaisse" ! Les plans fixes dans la pénombre peuvent être accélérés sans que cela nuise, surtout ne pas décrocher d'ici le dénouement, des images tellement noyées de gris qu'il est permis de demeurer dubitatif quant à la victime !