Nouvelle variation sur l'incommunicabilité entre générations. Une simple rencontre, mais significative. Face à son fils, Marcello est un personnage frustre et maladroit. Il continue de jouer la force et ne peut se résoudre à lâcher ses certitudes matérialistes, ses ambitions multiples, construites au nom de son fils... il se refuse au discours simple d'un homme avec ses failles, il nie à son fils la possibilité d'être autre.. d'avoir simplement une sensibilité différente, d'être un adulte indépendant, et non le miroir de ses utopies... C'est en fait le gouffre qui sépare traditionnellement père et fils, qu'Ettore Scola nous met ici en scène. Marcello vit sa vie, mais tente de manière brusque et précipitée de tisser un lien que seul le temps et une intime compréhension peut engendrer.. Son fils, Michele, a trouvé son équilibre hors du miroir qui lui réfletait l'image de son père comme seul modèle. Il a les goûts simples, et une grande tendresse envers son père. Paradoxalement, c'est lui qui semble détenir la sagesse.. la compréhension pour l'instabilité et les caprices paternels. Finalement, lorsque deux adultes se sont affirmés, hors du schéma traditionnel père-fils... mais cette fois quand il est claire que le second n'est en aucun cas la continuation du premier, mais bien une entité propre... tout peut se bloquer...alors il est toujours temps de se demander "quelle heure est-il" lorsqu'il demeure entre les deux une vielle montre et la dernière volonté de se rejoindre au-delà des résistances. Un film tendre et beau.