Il est nécessaire de comprimer quelques sourires destinés à certains trucages de ce film, considérés comme archivés. Pour l’époque c’est du top, le travail est soigné. L’équipe met tout son cœur à l’élaboration d’une œuvre honnête, considérée comme un divertissement pur, transportant incognito quelques intuitions de décrépitudes morales futures.L’accélération du temps par l’intermédiaire d’un processus d’éclosion floral en boucle, de bougies rapetissantes, de pendules affolées et de mannequins vêtus et dévêtus en permanence, suite aux modes évolutives, est un vrai régal.Prévoir la guerre atomique en 1966, apaise nos consciences rivées déjà sur le constat de la première décennie du troisième millénaire. L’an 80.000, filmé par Georges Pal en 1960, ressemble étrangement à notre époque. Le plus grand des secrets ne cache que lui-même.Quelqu’un se noie dans l’indifférence presque générale, les ressources uniformisées ne s’exprimant pratiquement plus, subissent un monopole uniquement basé sur la disparition de ressources naturelles de défense.L'emprise audiovisuelle que nous subissons de nos jours est remplacée par la dominance d’horribles créatures bleues cannibales, craintives au feu, curieusement peu endurantes aux pugilats. Leurs éliminations semblent simple, il suffit de se réveiller, prenons en de la graine."La Machine à explorer le temps" est un magnifique ordonnancement visuel d’une terre retournant lentement, mais sûrement, vers la pierre brute.Les couleurs sont chatoyantes, le processus image par image comble de bonheur une génération montante dont l’un de ses maillons homonymes d’un des maris de la sublime Cléopâtre, restera scotché devant ces photos légèrement kitchs, surprenantes et oxygénées, semblant être élaborées par le cerveau d’un enfant utopique et protecteur."Beetlejuice", par certains trucages équivalents, rendra hommage à un processus de base merveilleux, une incohérence naturelle délivrée par le temps à des esprits adolescents encore protégés du pragmatisme.Qui n’a pas rêvé de faire tourner la roue et d’aller courtiser l’infini.