Des goûts et les couleurs... Certains ont adoré "Crazy family", et d'autres l'adoreront encore. Pour ma part j'en fus presque atterrée.. pour peu je quittais la salle, avant la fin. Forgé d'un humour que je qualifierai de "primaire" -c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne pas chercher la finesse à la bêtise, mais qui doit pouvoir dérider les moins de huit ans, "Crazy Family" se distingue par un scénario original par son absurdité. Cependant, j'aime à penser qu'il puisse être entendu au second degré. Dès lors, il prend quelque intérêt. La famille, comme chacun le sait, est le premier embryon de la société, son premier exemple. Lorsque l'objet d'une longue attente est enfin obtenu, ici une maison, quelle ciment reste-t-il d'une lutte commune, de privations et de rêves partagés.. Dès lors "le mal de la modernité" prend possession de chacun, comme un esprit Malin. On ne vit que pour soi, ses ambitions et son bien-être. La seule, la vraie solution qui demeure : détruire ce qui fut tant désiré pour retrouver la chaleur des proches dans l'inconfort matériel. Dans cette famille difficile de dire qui est le plus fou. Sanctifier nos acquis matériels est trop ancré dans nos moeurs pour accepter sans broncher ce manifeste révolutionnaire de la destruction pour la véritable reconstruction. Difficile aussi de dire où s'arrête le combat criminel et où commence le jeu. Où s'arrête l'amour ? Est-ce encore aimer que tuer pour "guérir" ses proches d'un mal qui n'est que celui de nos civilisations ? Ou peut-être ferions-nous mieux de détruire ces murs qui nous réunissent plus qu'ils nous unissent, et nous disperser pour réapprendre à vivre...