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LE RENDEZ-VOUS DES QUAIS-1955-
Durée : 1h15
Date de sortie en France : 14/02/1990
Nota
La censure politique de l'époque confisqua la seule copie existante qui reparue miraculeusement en 1990
Distributeur : Trinacra et Pan Européenne
Visa d'exp. : 56735
Résumé
Sur une intrigue fort tenue, une vision quasi documentaire des tensions sur le port de Marseille, en 1955, en pleine guerre d'Indochine. Le jeune Robert Fournier, fiancé à la gentille Marcelle, cherche un appartement pour abriter leur amour naissant. Alors que son frère milite au puissant syndicat cégétiste des Ports et des Docks, en lutte contre le chômage qui sévit depuis que les quais de Marseille servent de départ et d'arrivée au contingent, Robert se laisse aller à de dangereuses compromissions.
Critiques et Commentaires
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Politique, naturaliste, bienvenu, un rendez-vous avec l'Histoire.
Critiques - Commentaires Public
3464
inconnu(e)
Tourné de 1953 à 1955, "Le rendez-vous des quais" ne paraît sur nos écrans qu'en ...1989 ! Censure oblige... mais l'entrée d'une lutte dans l'histoire la rend-elle forcement anachronique ? Ou la lutte elle-même est-elle un phénomène en soi anachronique ? Effectivement ce film est totalement engagé, mais son tort en l'espèce ne fut-il pas d'être tourné dix ans avant l'essor d'un véritable mouvement cinématographique militant ? Pour avoir été trop précoce, Paul Carpita dut voir son oeuvre "disparaître" durant trente-trois ans.
3467
Il est finalement bien gentillet, ce film de Paul Carpita. Même vu à trente-cinq ans de distance. Car la censure de l'époque l'avait jugé suffisamment dangereux pour le mettre hors d'état de "nuire", et pour longtemps. On redécouvre enfin ce film longtemps condamné à l'oubli. Il a la grâce et la chaleur d'un Pagnol ou d'un Renoir de la première époque, et les maladresses aussi. Et s'il a été interdit d'actualité, le film de Carpita est sauvé par le Temps, car il reste un bien sympathique document d'époque.
3465
A travers nos regards désabusés de la fin de ce siècle, "Le rendez-vous sur les quais" ne manque pas d'idéalisme. Mais il s'agit là bien de la condition sine qua non du cinéma militant. Cependant, une oeuvre véritable est celle qui survit à la seule vraie censure, celle du temps. Et tel en est le cas. Un peu documentaire, très engagé, ce film passerait par sa seule fiction amoureuse. Bien sûr les difficultés rencontrées dans la quête d'un logement par un couple d'ouvriers fauchés est un bon prétexte de base vers l'élargissement du débat à toute une "classe" sociale. Mais ce qui ne devait servir que de prétexte donne toute crédibilité à l'oeuvre. Un message est aussi important que le messager pour arriver à "bon port"... c'est-à-dire convaincre, toucher le spectateur par une représentation de ses propres problèmes. Des difficultés rencontrées quotidiennement découlent la nécessité évidente de l'union dans la lutte. Un film donc dépassé dans son but, mais qui en atteint d'autres. Celui du témoignage sur une époque trop peu traitée à l'écran, du plaisir pris devant un film ensoleillé de l'inimitable chaleur méditerranéenne.