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ANIKI-BOBO-1942-
Nationalité : Portugal
Titre VO : Aniki bobo
Durée : 1h42
Theme
Enfance
- cinéma portugais -
Réalisation : Manoel DE OLIVEIRA
Inspiration : D'après le conte Meninos milionarios de Rodrigues DE FREITAS
Prise de vues : Antonio MENDES
Musique : Jaime SILVA filho
Récompenses
Diplôme d'Honneur, Cannes 1961
Nota
La version habituellement distribuée dure 70 minutes .....
Résumé
"Aniki-bobo" est le début d'une petite comptine portugaise qui permet de répartir les rôles dans le jeu enfantin des "gendarmes et voleurs". L'histoire raconte le quotidien de quelques enfants de la ville de Porto, au bord du fleuve Douro qui, entre l'école et la petite bande qu'ils forment, font l'éternel apprentissage de la vie. Nous suivons en particulier la difficile relation / opposition entre deux gamins, Eduardino et Carlitos, qui s'affrontent pour les beaux yeux de la petite Teresinha.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 15/20
Une émouvante et tendre vision de l'enfance.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Si ce n'était pas un cliché, je parlerais de "néo-réalisme" à la De Sica. En fait, et comme pour le cinéma egyptien (Salah Abou Seif), la démarche du réalisme social allait ici de soi, car trouvant son origine dans une préoccupation du quotidien et de la société, dans une attitude morale. Dans le cas de De Oliveira, dont l'attirance pour le documentaire était très nette à ses débuts (ses films ultérieurs, plus "théâtre", sont aussi, en quelque sorte, des documentaires sur la représentation théâtrale), la préoccupation pour l'environnement quotidien allait aussi de soi. L'histoire, pour en venir enfin au film, est d'autant plus émouvante que ces enfants sont le reflet (et le produit) d'une société, et qu'ils jouent des situations d'adultes, dans le même contexte de précarité qui était le lot commun. Et trente ans avant "Bugsy Malone" (qui reste le meilleur film d'Alan Parker), nous avons ici un film entièrement joué par des enfants si l'on excepte les personnages de l'instituteur et du vendeur de la "Boutique des tentations" auquel les enfants subtilisent la poupée, etc. Et quelle belle interprétation ! Le film, comme tous les films d'enfants ("Sciuscia", "Los Olvidados", "Pixote", "Ma vie de chien", etc. la liste prendrait des pages...), garde une grande fraîcheur, une éternelle jeunesse.
Note : 18/20
Découvert en 2008 cette charmante vidéocassette v.o., certes du noir et blanc, mais c'est un perpétuel clair-obscur dont on ne souffre pas une seconde. Ombres et lumière alternent dans cet été portugais, l'image est un raffinement constant et la caméra offre toutes sortes d'angles : la baignade à même le port, les galopades dans les ruelles avec ces matrones ébahies, les hauteurs d'où on nargue le tortillard, on court au rythme de ces galopins en ébullition... Un conte réaliste ? Le style suggère à la fois les films italiens de l'après-guerre ou les tire-larmes espagnols avec Joselito. Sauf que c'est encore plus profond, plein de gags audacieux, aucune ride pour ce qui est du message éducatif, je pense à l'évolution des personnages du couturier ou de l'instituteur : face aux erreurs juvéniles, éduquer de bonne heure paierait plus que réprimer... Des gosses singeant leur entourage sans le savoir. Ils ont une conscience s'ils dérapent, réclament d'être démasqués, aucune bondieuserie cependant... Manoel de Oliveira préfère montrer l'apprentissage en forçant le trait sans que ce soit jamais surjoué (cette manie de s'étaler du plus petit par exemple, la trotte périlleuse sur les toits ou bien le faux-pas décisif).La fillette, petit elfe dans sa robe d'été, la reine parmi les garçons, campe toute l'ambivalence féminine, désir d'hommages, ralliement au groupe majoritaire en cas de pépin, confidence rapide à l'adulte, avec toutefois la capacité à ressentir les mérites de l'un ou l'autre de ses prétendants.Un ensemble très tonique pour parents qui se respectent et enfants espiègles ! Si seulement ce petit bijou intemporel revenait à la surface en ces temps troublés !
Bibliographie