Un sujet aride, pour "spécialistes", observateurs de la foi ou autres ethnologues. Cependant, les profanes ne manqueront pas, comme moi, de se sentir touchés par la foi de ces récitants, gens simples et totalement pris dans leur représentation annuelle de la Passion du Christ. Cette Passion est retransposée ici dans la simplicité pastorale de sa représentation, sans le lyrisme de la Passion pasolinienne, ni la grandiloquence torturée de la Tentation scorsesienne. La fin du film remet cette Passion dans un brûlant contexte d'actualité guerrière (images d'archives), qui fait songer aux Communiants de Bergman. Derriere Pasolini, Scorsese, Bergman ou encore Dreyer, Bresson et autres Cavalier, de Oliveira reste un inconnu parfait. Il ne faudrait cependant pas l'oublier dans toute analyse autour de ce sujet, qui ne devrait pas manquer d'inspirer les cinéastes d'aujourd'hui. On a vu hier l'oeuvre d'Arcand, verrat-on demain celle d'un Rohmer ? J'en fait, en tout cas, le pronostic (et le voeu).