Quand on songe à la sinistre époque précédant la deuxième guerre mondiale, possible de mesurer le courage qu'il fallait pour oser la comédie à partir d'un pyjama dont l'homme veut le haut et une femme comme volant à son secours dans le magasin... le bas. Sobriété obligatoire du jeu de scène masculin pour que la situation jamais ne bascule dans la grossièreté. Quel délice de frôler le scabreux en se gardant d'y succomber ! En plus des rôles titres très bien tenus, des échanges verbaux délectables avec leur intrusion de français par ci par là et de ce couple tombant soudain à la renverse, j'ai particulièrement raffolé de la hiérarchie du magasin, irrésistible maintien du bonhomme qui va posément alerter la haute direction. C'est ciselé au millimètre près et pas une seconde on ne sent le travail que tout cela a demandé à l'équipe en coulisses et sur le plateau tellement c'est ludique, une bonne humeur à laquelle se référer quand les thèmes et le traitement du cinéma contemporain fatiguent.