Reprenant le principe de la déchéance après une fulgurante arrivée au sommet du film de Hawks, De Palma met en scène un formidable polar, à la fois politique, véridique et complètement viscéral. Sur un scénario, effectivement remarquable, d'Oliver Stone, De Palma assaisonne d'une manière élaborée le penchant de l'excessif, vecteur si important dans son cinéma, et on peut dire que ce thème trouve une sorte d'apogée dans ce festival de musique typique du "mauvais goût", de couleurs criardes, de dialogues cinglants et de décors flamboyants.Tout est en accord avec le milieu décrit, celui d'un gangstérisme surpuissant et fou, dont la violence est la seule issue possible pour pouvoir avoir les comptes réglés.Le film est aidé également par une interprétation parfaite, avec bien entendu un Al Pacino monumental, mais également Steven Bauer ou encore Michelle Pfeiffer."Scarface" de Brian de Palma est un chef-d'oeuvre de et sur l'excès.