Découvert au Cycle Univerciné allemand de novembre 2010 à Nantes. Aucun personnage acteur de métier : ils jouent leur propre rôle un dimanche. Cela donne une idée de la foule des années Vingt en Allemagne, la décontraction que le beau temps procure, que ce soit au travail, dans les logements étroits ou en route pour les espaces de détente... On leur emboîte le pas, trop heureux d'avoir accès à aussi miraculeux... Car c'est en tous points charmant, axé sur ces petits riens qui font le prix des années d'innocence... Le reflet d'une accalmie entre deux guerres et celui de l'éternelle jeunesse. Impossible de se sentir dépaysé avec ces coupes de cheveux féminines dégageant la nuque, (revenues à la mode dans les années 2000), ces petites robes d'été pressées de se frotter au premier coq qui plaît alors que léger, si léger : les parades amoureuses, les petites alarmes du coeur à la moindre concurrence, la complicité ou le crêpage de chignon, les non-dits du couple déjà dans la routine... Tout cela défile, délicieux autant que fugace, attendrissants ou qui font pouffer (scène de la chenille à une terrasse de café, du bain espiègle, des territoires de séduction, du pédalo à quatre, ah, ce pédalo, l'aubaine de repêcher une pagaie et prévoir une nouvelle rencontre ! A se demander comment cette bande de copains cinéastes s'y est prise avec des non professionnels pour immortaliser autant de grâce alors qu'il y aurait eu des heurts pendant le tournage et des fâcheries après. Muet, sans musique aucune, les mouches volent dans la salle, la magie opère... On sort de cette immersion naturaliste le sourire aux lèvres pour un bon moment.