"L'année du dragon" est un opus extrêmement violent montrant les ravages malhonnêtes de certains héritages ancestraux, emportés et entretenus sur d'autres terres. Être Américain signifie bien souvent un parachutage économique, sur un territoire neuf ou sans idées nouvelles, on implante ce que l'on a emporté dans ses bagages.Suite à sa délocalisation, le Chinois, mathématicien royal sur ses terres, se retrouve en miettes au bout du monde, suite à la construction d'un chemin de fer dont il ne dispose d'aucune reconnaissance.Pour survivre et avoir un nom, il ne lui reste plus qu'à entretenir un ego revanchard, dans une mégapole gangrenée par le meurtre le racket, le trafic et les conflits de générations.Pendant que le Polonais brutal et maladroit se chauffe au charbon, en se baladant dans la vie comme dans un magasin de porcelaines, que l'Irlandais pose pour la postérité devant un chemin de fer qu'il n'a pas construit, que l'Italien se retrouve complètement démuni devant une nouvelle manière de faire beaucoup plus expéditive, l'Asiatique d'une main de fer engloutit par la corvée ses congénères dans les bas-fonds.Toute cette faune ayant pour nom "Amérique", lâchée en pleine nature, assure le spectacle permanent d'un territoire à feu et à sang dont la violence représente le seul outil de communication.Un récit âpre et sans douceur sur l'impossibilité d'avoir un esprit créateur sur d'autres contrées.On fait ailleurs ce que l'on faisait chez soi.