Curieusement, il est moins question ici de l'Inde Eternelle que de l'âme de Fernando Pessoa, le grand poète portugais. Tout comme Pessoa, auquel il se réfère, le personnage principal (J. H. Anglade, fragile et "dustin-hoffmanien") est en quête de soi, et le film retrace fidèlement les étapes finales (terminales dira-t-on, comme pour une lente agonie) de cette recherche. Adapté du roman d'Antonio Tabucchi, le film d'Alain Corneau est peut-être un peu statique, mais on est vite pris par sa magie, son énigmatique mélancolie, sa beauté noire et profonde.