Tout simplement merveilleux à découvrir en 2008. Surtout si, comme moi, vous êtes plein d'à-priori sur le cinéma muet d'une manière générale. En fait, la musique, le chat, les cartes, les expressions remplacent aisément la parlote ici. Et il s'en dégage une bienveillance féminine qui réchauffe... Au tout début, en découvrant le Moscou de 1927 vu d'avion ou du Bolchoï, on pense "propagande" pour les pouvoirs de l'époque, comment croire à ces images de bonheur simple dans un appartement certes petit mais à l'ambiance décontractée... Ciel, Staline figure en arrière-plan du calendrier dont on arrache - si on y pense - une feuille chaque matin, afin de commencer, en principe, la journée de bonne humeur. Ce bijou de petit film est incroyablement restauré, lumineux, avec des audaces de prises de vue et de moeurs sur fond de crise de l'habitat... Une scène capitale : l'arrivée du copain, gros-plan sur Madame soudain chamboulée. Des hommes contents de travailler, avec femme au foyer, déguisée en servante boudeuse, que seuls les transports sembleraient émoustiller... Familier par ses cocasseries quotidiennes, précieux pour donner une idée de cette Russie d'entre les deux guerres, profond quant à sa réflexion sur le fossé entre les deux sexes, bref, c'est un régal de chaque seconde !