Stéphane Demoustier déclare dans Télérama "On a tout dit sur les héros, ce sont les coupables qui m’intéressent." et "J’aime les films qui laissent beaucoup de place au spectateur." Effectivement, pas de jugement de sa part, on a peu d'explications concernant les zones d'ombre de la surveillante et ses motivations ; ce personnage reste ambigu et ce n'est pas plus mal. L'alternance des scènes d'enquêtes exclusivement consacrées à l'analyse d'images de vidéo-surveillance ramène un peu d'humour grâce au fatalisme désabusé du personnage du commissaire, sobrement interprété par Michel Fau. Cette enquête sur l'assassinat de 2 maffieux corses semble parallèle à l'action principale mettant en scène la surveillante, ses relations professionnelles, son intégration difficile dans la société corse mais le spectateur réalise rapidement qu'en réalité cet assassinat est la conséquence de l'intégration (involontaire ?) de la surveillante parmi les groupes maffieux en lien avec certains prisonniers de la prison de Borgo. Les scènes montrant cette intégration et l'ambigüité morale du personnage de Hafsia Herzi (très juste dans ce beau personnage, forte et indépendante) sont particulièrement réussies.