L’éveil d’un esprit dans une demeure austère, cernée par les grands froids et les lessives éreintantes s’anime soudainement devant les ocres et les bleus, qu’un peintre en manque d’inspiration dévoile devant une ressource corvéable ne faisant que servir du matin au soir. Deux êtres désœuvrés se rapprochent, communiquent et ressentent, préservés durant des heures précieuses et constructives d’un monde triste ou il l'on ne fait que grelotter, se reproduire ou frotter les sols. Les doigts s’effleurent, les visages se décrispent, la lumière capturée par la lentille divulgue une nouvelle palette rafraichissant l’étoffe émotionnelle d’un esprit apathique, diminuée quotidiennement par des taches longues et harassantes. Par les délices des couleurs et des vernis, deux personnages s’interceptent le temps d'un partenariat sensitif en offrant à la postérité une œuvre saisissante et pathétique traversant des siècles de lumières et de cendres. Le visage de Griet éblouissant de pâleur se teinte d’une rosée affective et reconnaissante devant la découverte d’un nouveau monde synonyme de conscience, révélant à un visage revitalisé une émotion intense dans un contexte dominé en permanence par le labeur, le silence et l’ennui.