Palme d’or méritée au dernier festival de Cannes, ce film a divisé les critiques et on a surtout entendu les voix qui évoquaient son outrance et sa crudité excessive. Personnellement, je pense qu’un film n’est jamais trop outrancier, ni trop cru s’il y a un propos derrière ainsi qu’un scénario et une mise en scène qui donnent chair à ce propos et c’est le cas ici, bien évidemment.
Il me semble que Ostlund nous dit : « Nos sociétés néo-libérales ne vivent que par et pour l’argent et les apparences. Imaginons d’abord une purge de ces ‘néo-valeurs’ sur un endroit luxueux comme il se doit et ensuite une possibilité de reconstruction d’une nouvelle société égalitaire où de nouvelles compétences feront de nouveaux leaders. ». Evidemment, le rêve marxiste proféré par le capitaine du yacht s’évanouit avant même de prendre forme. Ça peut sembler cynique, mais ça ne me semble être que le reflet d’une réalité que nous connaissons tous.
Un grand film, à la fois jouissif et malaisant, résolument punk, grand-guignolesque dans la scatologie et le combat rhétorique ‘néo-libéralisme vs marxisme’ (salement alcoolisé…).