Monumentale, c'est l'adjectif qui convient le mieux à cette oeuvre. Leone s'est donné corps et âme à cette colossale vision subjective d'une rêverie "opiumisée" autour d'une Amérique reconstruite.A la fois film de gangsters, tragédie grecque, chronique mélancolique de l'enfance, mélodrame, film fantastique, Leone a toujours suggéré que le pesonnage de De Niro (grandiose) aurait pu rêvé tout ce que l'on a vu, agrémentant ce qu'est le cinéma selon le Maître, une vision kaléidoscopique des sentiments, où le temps est manipulable à souhait, où les plaisirs de la vie (le sexe, l'amitié, manger) côtoient les maux de l'existence (contexte sociopolitique, violence physique et mentale, trahison) en même temps qu'une propension à l'irréel (Elizabeth McGovern qui ne vieillit pas, la disparition finale et énigmatique de James Woods) ainsi que la dilatation du temps (la cuiller que Noodles tourne interminablement dans un silence qui ne l'est pas moins, la sonnerie du téléphone qui traverse le temps et l'espace).Indiscutablement, une oeuvre majeure, à la mise en scène d'une beauté extrême, à l'interprétation exceptionnelle, au scénario d'une complexité inouïe. Sans oublier l'inestimable musique du génial Morricone.Comme l'a dit Leone, "Once Upon a Time in America", c'était "Il était une fois le cinéma" !