inconnu(e)
Honoré, un peu benêt et cabotin, juste assez anarchiste pour amuser les salons où règne l'ennui, vit de sa peinture de complaisance mondaine, plus que pour "elle" ... Cyprien, son cousin, l'anatomiste solitaire, disséquant les corps, à la recherche de l'essence du monde, vise à démontrer l'égalité du genre humain, servi par un prêtre nécrophile et vénal. Une lavandière, découverte par Honoré comme modèle, est introduite comme une curiosité dans le beau monde dont elle rêve. Le comte de Salmon interprété assez génialement par Sammy Frey, vecteur machiavélique entre les cousins qui s'ignorent, nourrit le projet satanique de faire disséquer par le scalpel de l'un, celle qui fut immortalisée par le pinceau de l'autre ... Le film est un tableau très réaliste de cette société du 18e siècle où s'opposent les deux personnages principaux, allégories du futile et de l'illusion pour Honoré, de la vérité et de la profondeur pour Cyprien ... L'étude psychologique, parsemée de clins d'oeil humoristiques, est nettement plus réussie que dans "Camille Claudel" à qui on aurait pu attribuer cette prétention.