Résumé
La petite fille qui à l'habitude de se promener au jardin du Luxembourg, de faire de la balançoire ou de s'amuser dans les bacs à sable près de la cathédrale Notre-Dame, ne réalise pas encore la finitude de ces occupations enfantines fortement compromises par la construction de la voie express, rive gauche de la Seine, votée le 9 décembre 1971 par le Conseil Municipal de Paris. Heureusement que de nombreuses autres personnes, fort déterminées, ont pris conscience de cette aberration environnementale et technique pour alerter l'opinion publique et politique. Parmi eux :
- Pierre Branche, journaliste au quotidien "Le Monde" qui fustige la création de ces douze kilomètres de voies sur berge, inutiles et couteuses...
- Haroun Tazieff, réputé vulcanologue, infirme une possible fluidité du trafic et dénonce les inéluctables dégradations architecturales et historiques...
- Gilbert Cesbron, romancier, s'insurge avec véhémence et conviction sur les catastrophiques conséquences pour le cœur même de la capitale, à jamais défigurée...
- Jean-Claude Brialy, comédien, s'élève fortement contre cette brutalité en béton qu'il décrit comme une véritable folie d'une rare stupidité et une scandaleuse décision...
- Robert Bresson, metteur en scène de cinéma, ne mâche pas ses mots, sa colère et sa déception en évoquant ni plus ni moins qu'un saccage d'un endroit essentiel de Paris...
- Max-Pol Fouchet, écrivain, parle d'un crime, de l'assassinat d'un paysage, un des plus beaux du monde, à cause de cette obsession maladive du "bagnolisme"...
- Henri Laborit, neurobiologiste, affirme que l'idée de décongestionner ainsi la capitale est une fausse solution et que dans cinq ans, le problème sera absolument identique.
- Philippe Noiret, acteur, annonce une augmentation de la pollution et se navre de la disparition des berges, un des derniers endroits où l'on peut encore se promener...
- Claude Nougaro, chanteur, toujours aussi emphatique et lyrique utilise lui aussi le terme d'assassinat de la capitale, organisé par des promoteurs sans scrupules...
- Jacques Tati, réalisateur de cinéma, n'hésite absolument à revendiquer et affirmer son opposition solide et radicale, proférant qu'entre progrès et imbécillité, il y a une marge...
- Robert Sabatier, écrivain, d'un point de vue sentimental et poétique, constate que l'on est désormais condamné à vivre dans un immense garage...
- Jean-Pierre Cassel, comédien de théâtre et de cinéma, constate avec une certaine amertume, cet incroyable besoin de détruire, finalement pour rien...
- Théodore Monot, scientifique, désigne la responsabilité des technocrates, rarement au service de l'homme, mais seulement dans une stupide démarche de fin en soi...
Henri-François Rey, écrivain et dramaturge, pointe l'inutilité de cette voie sur berge et qu'il faudra empêcher les voitures d'entrer dans les villes.