Pour son treizième long métrage, le metteur en scène transalpin Nanni Moretti façonne, en finesse et raffinement, une souveraine réalisation qui conjugue harmonieusement les deux ingrédients souvent incompatibles qui font les chefs-d'oeuvre dans toute création, l'intelligence et l'émotion. Sans même insister sur l'extrême sensibilité manifestée par une actrice visiblement habitée par son personnage (Margherita Buy) on préfère mettre l'accent et l'affection sur les subtils décrochages de la narration, dans de fertiles entrelacs de l'imaginaire, du rêve et de la réalité dénotant une prodigieuse maturité existentielle et des potentialités de créativité au zénith.