C'est avec son habituel scalpel ironique et dénonciateur de certains us et coutumes particuliers de ses concitoyens, que le metteur en scène autrichien Ulrich Seidl, en association avec son épouse et collaboratrice Veronika Franz, dissèque avec humour et persistance des failles et des effervescences de la nature humaine, en portant son regard et sa caméra sur certains sous-sols et caves aménagés par ses limoneux propriétaires. Sans entrer dans une catégorisation des genres et des occupations, le plus classique reste le passionné idolâtre des circuits ferroviaires et ses petits trains et convois miniatures. Dans le domaine des animaliers, il y a celui qui loge sa vieille chienne dans les sous-sols ou bien l'herpétolophile pensif et son reptile jaunâtre dans sa longitudinale verrière, happant d'un coup sec un hamster hébété. Les exaltés des armes à feu et autres chasseurs sont légions qui ont aménagé leurs sous-sols en véritables stands de tir avec cibles mouvantes ou bien les murs tapissés de moult trophées d'herbivores des quatre coins de la planète. On passe sur la gentiment saugrenue et siphonnée rombière qui cajole des poupées ressemblant comme deux gouttes d'eau à de véritables bébés plus vrais que nature. Les prétendus artistes ne manquent guère dans la confrérie des rats de cave, entre celui qui vocalise à longueur d'envolées lyriques des airs d'opéras et le joueur de tuba alcoolique, les proximités sont évidentes, comme les sportifs à tous crins avec leur minuscule piscine et leur véloce tapis de courses. On oubliera pas dans le lot les incontournables adeptes du sadomasochisme avec sa brute épaisse et velue en pleine servilité et la passionaria du bondage et de la soumission. Sans négliger une constante parmi cette faune exaltée et souterraine, des phallocrates, des racistes et des nostalgiques du 3e Reich.

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